

Découvrez le patrimoine vitré de nombreux édifices dont Polisy fait partie, grâce à la Route du vitrail (route-vitrail.fr). Un outil mis en place par le Département de l’Aube au travers de la Cité du Vitrail (Troyes) : lieu d’exposition, de recherche, de pédagogie et de transmission de la connaissance sur le patrimoine vitré, unique en France.
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Sup. 1135 ha. Alt. 165 m (170 -218m). Pop. 215 h. Code postal : 10110. Canton de Mussy-sur-Seine.

L’église Saint-Félix de Polisy

L’église Saint-Félix de Polisy a ceci d’exceptionnel : elle n’est pas bâtie sur le format habituel. Elle n’est pas en forme de croix mais tout est dans l’enceinte d’un rectangle.

Elle fut édifiée au XVIe à partir d’un édifice ancien dont il reste le chœur roman du XIIe siècle. Elle remonte au XIIe siècle pour le chœur mais sa nef et ses chapelles ont été édifiées au XVIe. Cependant, comme toutes les églises, son autel est orienté côté EST (le soleil levant). Plus de précisions en fin d’article
Les voûtes du bas-côté sud ont été refaites en 1724. La tour date de 1852 et sa flèche de 1884.
D’importantes peintures murales exceptionnelles du 16e siècle ont été mises au jour en 2004


Le portail sud, de type renaissance, est daté de 1530 environ. Deux bustes (St Pierre et St Paul) encadrent le portail surmonté d’une vierge à l’enfant Jésus.

A l’intérieur, la voûte de bois en berceau voit sa charpente de même construction que celle de la commanderie d’Avalleur et de Notre Dame de Paris, En quelque sorte, c’est un bateau retourné.



D’un plan allongé, la nef ne possède qu’un seul bas-côté, au sud. Au 15e siècle on élève deux chapelles encadrant le chœur. Celle du côté nord est l’ancienne chapelle des seigneurs de Dinteville, longtemps propriétaires du château voisin.
La chapelle seigneuriale accolée au nord du sanctuaire abritant la sépulture des membres de la famille de Dinteville du XVe au XVIIe siècle, est ornée d’une verrière de la fin du XIXe siècle dédiée à sainte Claire et à une sainte martyre. Elle n’est pas directement visible.L’édifice et ses vitraux ont été inscrits le 29 mai 1926.

L’église de Polisy a bénéficié en 1988 d’une création de vitraux contemporains, sur la totalité des baies du chœur et du collatéral par l’atelier Gaudin.
Curiosités
- Sarcophage de l’époque franque.
- Château du XVIe, dans l`angle formé par le confluent de la Seine et de la Laigne, construit en 1543/45 par Jean IV de Dinteville, bailli de Troyes : épais murs de refend, carrelage émaillé 1545 aux armes de Dinteville;
- Basse-cour du château 1537 : architecture et inscriptions intéressantes,
- Pressoir unique en Champagne par ses dimensions.
- Eglise Saint-FELIX (IMH) 12°/16° : voûte de bois en berceau, chapelle seigneuriale avec arcade Renaissance ouvrant sur le chœur ; statues 14°/17° (C), et, exceptionnel de nos jours : peinture murale 16° (C).
- Croix de carrefour* (MH) sur le chemin de Polisy a Arrelles.
La « Croix des Curés »
Croix de carrefour* (MH) sur le chemin de Polisy a Arrelles.

La « Croix des Curés » est une croix de carrefour datant du XVe siècle (MH) . Sur le chemin de Polisy a Arrelles, elle est classée au titre des monuments historiques en 1926
Petit rappel : Le carrefour est un lieu de rassemblement, et aussi, à la campagne, un lieu de délimitation de parcelles, de fiefs, de terrains communaux. Les carrefours portent souvent des noms par lesquels les habitants des alentours peuvent se repérer.
Les croix de carrefour, comme les croix de chemin, se sont multipliées au XIXe siècle et étaient particulièrement destinées à marquer les limites d’une paroisse et de ses différents hameaux.
Certaines servent de pauses pendant des processions ou des rogations où le curé en tête, muni en plus d’une croix processionnelle, s’arrête bénir les prés et les champs, appelant de bonnes récoltes.
La suite lue sur https://monumentum.fr/
Croix de chemin dressée sur la route menant à Arrelles. Un dessin du milieu du XIXe siècle permet de connaître les inscriptions aujourd’hui effacées.
La hauteur totale de l’ouvrage est de 5,42 mètres. Le fût présente deux parties d’égale hauteur. La partie basse est de section carrée avec un décor de colonnette à chaque angle, travaillé avec un motif torsadé sur le tiers supérieur.

La partie supérieure est polygonale, à faces concaves. Un motif décoratif établit la jonction entre la partie polygonale et les parties de section carrée.
La croix est ornée de feuillages. Au-dessus, sont sculptés une Vierge à l’Enfant d’un côté et, de l’autre, un Christ en croix. Un texte pouvant se traduire par » ici espèrent tes fils fidèles » se réfère à la statue de la Vierge placée au-dessus.
Le donateur est représenté agenouillé sur la partie nord de la croix, la tête levée vers le Christ. Sur le socle de la sculpture du donateur se voit le blason de la mort, représentée par un crâne. Cette représentation, thème traditionnel de la fin du Moyen Age, est issue de la gravure de Dürer, de 1505.
Sous la figure du donateur se trouve un texte en lettres gothiques. Une autre inscription est gravée de part et d’autre de l’écusson portant la tête de mort.
La croix a été donnée par le curé de Polisy, au début du XVIe siècle, qui en a fait don en pensant à sa mort et à son salut dans l’au-delà.
LAVOIR remarquable
Par une loi du 3 février 1851, l’État décide de couvrir jusqu’à 30 % des coûts de construction des lavoirs communaux. Au XIXe siècle on s’est enfin rendu compte que le linge sale pouvait entraîner la diffusion de maladies comme le choléra, la rougeole ou la variole qui faisaient encore des ravages.


Le rôle social donnait au lavoir toute son importance. Il faut imaginer qu’il fut autrefois un lieu de rencontre animé et bruyant, presque festif, où se retrouvaient régulièrement les habitantes. C’était un lieu de vie réservé aux femmes où la présence des hommes étaient strictement interdite. Les lavoirs résonnaient souvent des discussions, des infos, des commérages et rires des femmes.


Le lavoir de Polisy est équipé d’une plate-forme réglable en hauteur en fonction du niveau d’eau.
Le Temps Des Châteaux

Une famille chevaleresque portant ce nom est attestée du XIe au XIIe. La sœur de Barthélemy de Polisy, Fleur, épousa, à la fin XII, Itier de la Broce, dont les descendants possédèrent partie de la seigneurie aux 13° et 14° siècle.

Polisy fut érigée en chatellenie puis en Duché-Prairie.

Le Seigneur est autorisé à construire un château fort pour les services rendus au roi.
Villemereuil est cité comme le château fort du XVIe siècle. Par contre, d’autres châteaux semblent devenus indiscutablement résidentiels en remplaçant une forteresse ou d’un château fort. A Polisy, le château fut très remanié jusqu’à maintenant.

Polisy passa alors en partie à la maison champenoise de Dinteville : Claude fut tué à Nancy aux côtés du Téméraire ; Gaucher 1°’ fut bailli de Troyes, ambassadeur près les cantons suisses : son fils aîné, Jean IV, bailli de Troyes, ambassadeur en Angleterre ; son fils cadet, frère de Jean IV, Gaucher II, capitaine de Bar-sur-Seine.
Le seigneur, au milieu du 16e siècle, est un haut personnage ; Jean IV de Dinteville, gouverneur du duc d’Orléans (fils de François 1er) est ambassadeur en Angleterre en 1531, bailli de Troyes de 1522 à 1554.
Il fait exposer à l’étage son portait réalisé par Hans Holbein le Jeune, Les Ambassadeurs, visible aujourd’hui à Londres.

L’histoire de la famille de Dinteville se lit encore à Londres, à New York et au Musée de la Renaissance à Écouen (95).
Le château

Sa façade sur cour fait face à la chapelle seigneuriale qui s’ouvre par une grande baie sur le chœur de l’église. Le château et la chapelle conservent encore des éléments de décors de la Renaissance justifiant l’inscription aux titres des monuments historiques en 2011 malgré de lourds dommages causés par l’incendie en 1992.

Ces faïences et carrelages émaillés datent de 1545. La dernière est aux armes de Dinteville. Malheureusement ces joyaux ne sont pas visibles aujourd’hui.

La plus ancienne représentation connue du château date de 1629 (almanach de Bar-sur-Seine, 1864). Ce dessin montre le château médiéval, vu depuis l’est, entouré d’eau et clos par une enceinte. Le Château de Polisy prend sa forme actuelle grâce à Jean de Dintenville entre 1537 et 1555.
Ancien ambassadeur en Angleterre de François Ier et seigneur de Polisy, il se retire sur ses terres et aménage la demeure. Le domaine se compose alors d’une aile d’entrée avec laiterie et cellier, d’une grange, d’écuries et d’un logement indépendant.

Homme passionné par les Arts, Jean de Dinteville fait appel à des artistes de la cour pour bâtir son château tels que Le Primatice et Dominique Florentin, qui avaient travaillé au Château de Fontainebleau et Le Nôtre pour le dessin du parc.
sources : https://www.fondation-patrimoine.org/

Le château fut rénové dans son ensemble et modernisé au début du XIXème siècle avec l’ajout d’une dépendance. Sa façade sur cour fait face à la chapelle seigneuriale qui s’ouvre par une grande baie sur le chœur de l’église.
endommagé par un incendie en 1992.
Suite à l’incendie, il a désormais besoin de travaux importants de restauration : fin de la mise hors d’eau du château, restauration de l’intérieur de la chapelle seigneuriale (dallages en pierre, terre cuite, parements et vitraux) et consolidation d’urgence de la voûte de la cuisine du château. Le parc fera aussi l’objet de restauration : entretien et élagage des platanes, restauration du portail d’entrée grâce au Club des Mécènes du patrimoine de l’Aube.
Cimetière de POLISY

Au cimetière on remarquera la tombe monumentale des époux Thoureau/Thibesart.

Né le 14 février 1798à Larrey, 21330, Côte-d’Or il épousa le 20 août 1825 Flore THIBESART à Paris.
Monsieur Thoureau fut un grand industriel (entre autres marchand de bois à brûler,). riche homme d’affaire, il a été Conseiller général du canton de Mussy-sur-Seine (1870-1871).

Il décèdera le 11 avril 1871 à Polisy, 10110, Aube, Flore Thibesart (1805-1893)
Balade dans POLISY

Autres activités
Jusqu’au XIXe siècle, les tourbières autour de Polisy fournissaient un combustible , source de revenus non négligeable.
Vallée de la Seine avec massifs boisés. Confluent de la Seine et de la Laignes ; Céréales ; Vignes AOC Champagne ; Elevages ; Malterie.
A l’époque où le train était un moyen de transport pratique, un arrêt S.N.C.F. existait à POLISY sur la ligne TROYES – CHATILLON-SUR-SEINE
Géographie et paysages
L’érosion a façonné les rives de la Seine, en allant du bord de la vallée au lit actuel de la rivière (ou à d’anciens lits ce qui ne rends pas facile la lecture du paysage).
On passe de terrasses anciennes (les plus hautes) aux plus récentes (les plus basses). Dans le département de l’Aube, de telles terrasses sont présentes dans la vallée de la Seine depuis sa rencontre avec la Laignes à Polisy jusqu’au Nogentais.
Orientation des églises, basiliques, cathédrales
Le Christ est la lumière du monde : » Je suis la lumière du monde, qui me suit ne marchera pas les ténèbres […] » (Jean VIII, 12).

Le Christ lui-même est la lumière, venu pour éclairer tout homme. La façade et l’entrée principale sont donc à l’extrémité ouest ou l’Occident. L’occident peut venir du latin occidere, occidi, occasum (tomber) ou de son homonyme occidere, occide, occisum (tuer). Là où la lumière du Christ se meurt, se trouvaient souvent les cimetières que l’on traversait avant d’entrer dans l’église.
Deux Ouvrages de Référence


